Reprise de ce blog

Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai envi de parler de ce qui m’arrive, peut-être pour mieux comprendre moi-même mais aussi pour expliquer aux gens ce que ça peut être de vivre avec un problème de santé mental.

J’avais commencé ce blog en 2009, mais seulement pour quelques amis. Un jour, j’étais tannée d’écrire mes démarches de thérapie qui n’avançait pas, alors j’avais tout fermé. Lorsque je me suis dit que je pourrais reprendre mon blog, je voulais effacer la première partie, mais finalement non. Ça fait partie de moi, de ma vie, de ce que je suis. Ok, ce que je raconte est dur, pas jojo du tout, mais c’est ça vivre avec un problème de santé mental.

La seule chose que je vous demande si vous lisez ce blog, est un peu d’ouverture d’esprit et aucun jugement. Si vous avez des commentaires méchants, gardez-les pour vous. Par contre, si vous avez des questions, il va me faire plaisir d’essayer d’y répondre.

mercredi 12 mai 2010

La crise

Je suis présentement en plein crise. Peu importe qu’est-ce que je fais ou que les gens me disent, rien ne réussi à me faire aller bien. Ça dure depuis 2 jours et probablement que demain ou au pire après-demain, tout va être terminé et ça va être comme si rien ne s’était jamais passé. Il est très difficile pour moi d’expliquer au juste comment je me sens ou qu’est-ce qui se passe lorsque je suis en crise parce que tout est tellement mélangé. Je ne sais pas non plus pourquoi la crise s’est déclenchée. La seule chose que je sais est qu’être en crise, ça me fait tellement mal et souvent ça fait mal aussi aux gens qui sont autour de moi.

Ça me donne le goût de vous présenté un texte que j’ai écrit l’an passé à ce sujet justement. Ce texte devait être publié dans un recueil de textes de gens touché par la maladie mentale. Malheureusement, le projet à finir par tomber à l’eau. Par contre, écrire ce texte m’a tout de même beaucoup apporté au niveau personnel.

Un super plan
Je ne comprends pas trop pourquoi je suis comme je suis, c’est assez bizarre et dur à suivre pour moi-même. Alors, pour les autres, ça doit être l'enfer aussi. Une journée ça va super bien, il n'arrive rien de spécial mais rapidement le « super bien » change au « super mal »... Et quand ça arrive, ça va mal, très mal puis rien ne peut faire en sorte que ça aille bien on dirait. Dans ces moments là, je veux partir, partir loin et ne plus jamais revenir. Pour arrêter d'avoir mal mais principalement pour arrêter de causer du mal aux autres. Dans ma tête, je planifie tout. Tout à l'air parfait, ça va marcher cette fois-ci et rien ne pourra m'en empêcher...

Je ne sais pas comment mes amis font, mais souvent on dirait qu’ils se rendent compte de ce qui se passe dans ma tête. Ça a pour conséquence que je me fâche après eux, parce que j'ai peur, peur qu’ils arrivent à briser mon « merveilleux plan » qui est supposément parfait cette fois-ci...

Sauf que sans m'en rendre compte, sans que je sache quoi exactement, ça va à nouveau assez bien. Et mon « super plan », je me dis qu'il peut attendre un peu finalement. Il y aura une autre occasion parfaite parce que j'ai quelque chose à faire avant de partir... Il y a de beaux moments qui s'en viennent et ça ne me tente pas de les manquer. Mais le plan était tout de même bien... Quoi qu'il y a toujours une partie de moi, à quelque part, qui doute de ce plan. C'est toujours possible qu'il échoue et si ça arrive, ça serait l'enfer... mais ça pourrait marcher aussi et là, je serais contente...

Je sais qu'il n'est pas "normal" de penser comme ça, avoir ce débat constant dans ma tête. Sauf que plus je me dis que ce n'est pas normal, plus fort il devient et l'envie de partir devient encore plus grande... Tout ça n’a aucun sens…

J’ai voulu commencer une thérapie simplement pour comprendre pourquoi ça se passait comme ça dans ma tête. Mais j'avais trop peur d'en parler parce qu’un conseiller peut garder le tout confidentiel seulement dans le cadre défini par la loi. C’est-à-dire que si on exprime notre désir de se suicider, il doit aviser les autorités. Alors, j'avais peur des conséquences si je dévoilais mes pensées, mes questionnements. Petit à petit, j’ai tout de même fini par en parler un peu avec des amis et des conseillers. J’ai fini par découvrir ce qu’est le trouble de la personnalité limite (TPL) et ça, m’a juste fait capoter encore davantage. À un moment, je croyais avoir commencé à accepter cette condition, mais de rencontrer un psychiatre pour avoir un vrai diagnostic m'a fait réalisé que non, j'étais loin, très loin d'accepter tout ça. Et toutes ces questions sur le suicide, et bien je n'ai pas fini de les avoir car ça fait partie du fameux TPL...

Une journée, comme aujourd'hui, je dirais que ça va. J'aimerais m'en sortir, comprendre et accepter ce TPL. Je vais lire sur le sujet, en parler sans trop pleurer. Je vois l'avenir, j'ai plein de projets à court terme comme un souper entre amis, visiter mon filleul et voir le Cirque du Soleil la semaine prochaine. Ces projets m'aident à tenir le coup. Mais demain, ou même seulement dans quelques heures, je risque de sauter encore une fois, reprendre la question du début et avoir des "super plans"... c'est tout ça que je n'accepte pas...

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