Bilan 2012 - Réussite

Avant d’écrire ce bilan, j’ai fait comme je fais chaque année, je suis allée lire celui que j’avais écrit l’an passé. J’avais nommé l’année 2011, une année d’accomplissement, et je me souhaitais pour 2012 de continuer sur cette lancée. J’avoue que 2011 a été une année hors du commun, une qu’on ne vit probablement pas souvent. Par contre, 2012 n’a tout de même pas été une mauvaise année. Même avant de lire le bilan de l’an passé, j’allais pour appeler 2012 une année de réussite. Ce que je me souhaitais pour 2012 était une continuité de 2011 et je pense que mon souhait a été réalisé.

L’année 2012 a commencé de manière extraordinaire, j’ai célébré le nouvel an en France et passé quelques jours à Paris. J’étais avec mon tit Chou qui réalisait son plus grand rêve, voir la tombe de Jim Morrison. J’ai adoré partager ce moment avec lui, ainsi que visiter un peu la ville lumière.

De retour au pays, il fallait faire face à la réalité. Au début janvier, j’ai rencontré le psychiatre pour finalement avoir un vrai diagnostique à mon dossier. Il n’y a plus de marche arrière, j’ai vraiment trois petites lettres collées à moi, TPL. Trois petites lettres qui en disent long, un trouble de la personnalité limite. Aucune surprise, mais ça fait toujours mal un peu pareil d’avoir un vrai de vrai diagnostique. Le bon côté est que maintenant, je peux avoir des services adaptés et suivre une thérapie spécialisée.  Biensûr, pour la thérapie spécialisée, il y a une longue liste d’attente. Au moins, entre temps, on a trouvé une nouvelle conseillère qui parle le français avec qui j’ai pu commencer cette fameuse thérapie STEPPS mais de manière individuelle.

Cette thérapie est très difficile, j’apprends beaucoup de chose à mon sujet, comment fonctionne mes pensées, mais ce ne sont pas des belles choses. Réaliser tout ça, m’a fait du mal, mais m’a aussi permis d’avancer.

En mai, j’ai fait un grand pas pour moi. J’ai décidé de ne plus vivre mon TPL de manière caché, je l’ai annoncé au grand jour en créant une petite vidéo. J’avoue que j’ai été agréablement surprise de la réaction des gens. J’ai eu des tonnes de commentaires positifs, ça m’a beaucoup touché et encourager à continuer d’en parler. J’ai décidé à ce moment-là que je voulais aider à éliminer les tabous face à la maladie mentale, raconter mon histoire pour aider des gens comme moi.

J’ai été la première très surprise d’apprendre qu’en août, j’ai été choisi pour être un Visage de la maladie mentale. Je suis la seule francophone et la seule à l’est de l’Ontario à avoir été choisi. Toute une expérience qui s’est ouverte à moi. Je suis allée à Toronto pour faire des photos et tourner une vidéo racontant mon histoire. Une fois la nouvelle sortie, j’ai fait plusieurs entrevues dans les journaux de la province et à la radio. Ensuite, je suis allée faire une conférence chez Bell Canada à Montréal. Je suis allée au Parlement à Ottawa et à la maison du Gouverneur général du Canada. J’ai eu la chance de raconter mon histoire à des tonnes de personne… et j’espère avoir fait une différence dans la vie d’au moins un d’entre elle. Ok, je l’avoue tout n’a pas été facile dans cette expérience, mais je suis tout de même très contente de l’avoir fait. L’expérience va continuer encore au début 2013 et je ne sais pas où ça va m’apporter.

L’an passé, j’avais réalisé mon plus grand rêve, sauté en parachute. Comme ma vie ne s’arrête pas là, il fallait me trouver un autre rêve. Un matin, je m’étais levée avec l’idée de monter le Kilimandjaro. Je ne savais pas quand j’allais le faire, je ne m’étais pas vraiment arrêtée sur le sujet. Au début de cet été, j’ai vu un article d’un homme sans jambe qui venait de monter le Kilimandjaro. Le courage de cet homme m’a poussé à me lancer dans l’aventure pour vrai. Alors j’ai commencé à faire des recherches pour partir au sommet de l’Afrique. Je voulais m’associer à une cause pour le faire, être avec un groupe d’expérience et sécuritaire. Je pensais avoir trouvé en juillet le groupe parfait, par contre quand ce groupe a su que j’avais un problème de santé mental, j’ai été vite mise à la porte. Je n’en reviens pas encore de cette discrimination! Par contre, je ne me suis pas laissée abattre, je me suis trouvée un autre groupe qui m’accepte comme je suis, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. Je vais monter le Kilimandjaro en juillet 2013.

Pour monter le Kilimandjaro, il faut beaucoup de préparation. Pour la première fois de ma vie, je suis en train de faire une méga levée de fond. Il me faut ramasser 8400$ pour la Fondation avant le 15 juin 2013. Pour le moment, ça avance tranquillement mais tout de même bien. J’ai confiance que je vais y arriver.

Il faut aussi que je m’entraine, alors depuis le début octobre, j’ai commencé à courir avec le Running Room. Le 1 décembre, j’ai fait mon premier 5 km dans un temps de 43 minutes. J’ai marché la moitié du trajet, mais je suis contente d’avoir réussi. Demain, je vais tenter l’expérience à nouveau. J’espère réussir plus rapidement. Le pire, jamais j’aurais pensé que je pourrais aimer la course autant.

En septembre, j’ai finalement commencé la thérapie STEPPS en groupe. C’est vraiment une autre dynamique suivre une thérapie de groupe. Les échanges sont intéressants et ça fait beaucoup de bien de voir qu’il y a d’autres gens qui sont comme moi, qui pensent de la même manière que je le fais.

Durant le dernier mois, les choses ont été beaucoup plus difficiles pour moi. Par contre, je suis fière de moi parce que j’ai continué malgré tout. J’ai continué de me battre pour des services en français, et j’ai gagné, la thérapie STEPPS va être traduite. Malheureusement, je l’aurai probablement terminé avant qu’elle soit traduite, mais au moins le dossier a avancé et j’ai gagné ma cause.

J’ai eu d’énorme problème avec ma conseillère, même si personne ne veut me croire et prendre le temps de m’écouter, je suis contente d’avoir poussé au lieu d’avoir laissé cette conseillère continuer de m’intimider. Ce n’est pas facile, je vie encore très difficilement avec tout ça, mais en janvier 2013, je vais avoir une nouvelle conseillère et je vais pouvoir continuer d’avancer, passer à autre chose.

L’année qui se termine n’a pas été de tout repos, j’ai travaillé fort et eu des moments très dur, mais je suis contente d’avoir réussi à passer au travers, d’avoir réussi à avancer et faire avancer des causes qui me tiennent à cœur.

Pour 2013, je me souhaite de continuer d’avancer et surtout de réaliser mon rêve, atteindre le sommet du Kilimandjaro… et aussi de monter mes montagnes personnels à l’intérieur de ma tête, devenir une meilleure personne pour moi et ceux que j’aime.