Le retour de Ginette

Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai un peu capoté cet après-midi. Probablement parce qu’en plus de tout ce qui c’est passé depuis dimanche, je suis malade. J’ai mal à la gorge et à la tête. Je ne suis pas allée travailler aujourd’hui.

Cet après-midi, j’ai écrit à Emily de l’Association canadienne de la santé mentale. Je parlais avec Emily avant les Fêtes, elle est là pour m’écouter quand tout ne va plus et pour m’aider à trouver les ressources pour que j’aille mieux. Je lui ai écrit pour lui raconter tout ce qui c’était passé ce dimanche et que je ne pouvais pas trouver Ginette.

Biensûr Emily m’a conseillé d’aller voir le médecin, d’appeler la ligne d’écoute pour le suicide ou même d’aller à l’hôpital si tout devait encore pire. Et fidèle à moi-même, je lui ai répondu que je ne voulais rien de tout ça. Elle m’a écrit à nouveau pour me dire qu’elle avait trouvé Ginette et que Ginette lui avait dit qu’elle allait me téléphoner ce soir.

Ginette m’a téléphoné en fin d’après-midi. J’avais tellement peur qu’elle me chicane ou qu’elle me pose un tas de questions, mais non. Elle m’a juste demandé qu’est-ce qu’il avait. Je lui ai dit que je voulais la voir et elle m’a dit que je pouvais passer lundi sur l’heure du dîner. Avant d’accrocher, elle m’a demandé si y’avait pas quelque chose d’important que je voulais lui dire… j’ai répondu non et elle m’a juste dit à lundi comme ça.

Je sais que j’aurais du lui dire, mais je n’ai pas été capable… je vais essayer de lui parler lundi. Je le sais que si je veux qu’elle m’aide, il faut que je lui parle… mais c’est tellement pas évidant, vous pouvez pas savoir.

Je pensais que Cécile lui avait dit sur sa boîte vocale, mais non, elle lui a juste dit que je n’allais pas bien et qu’il fallait qu’elle m’appelle… dans un sens, j’aurais aimé qu’elle lui aurait dit, comme ça j’aurais pas eu le choix de parler. Là, j’ai peur qu’encore une fois, je ne vais rien dire.