Encore une crise...

Je disais la semaine passée que j’étais fière de moi parce que malgré les temps difficile des dernières semaines, je n’avais pas pensé à me suicider. Malheureusement cette fierté s’est vite envolée vendredi.

Vendredi midi, je devais aller voir Kathy, après ne pas l’avoir vu pour 3 semaines. Ok, je n’étais pas trop enchanter d’y aller, ça me faisait peur, comme d’habitude quoi. Mais là, après ma réunion de chaque vendredi matin, il y avait un message sur mon répondeur me disait de téléphoner au centre de santé mentale au sujet de mon rendez-vous. J’ai téléphoné, mais biensûr comme chaque fois que tu appelles là sans pour parler à une personne spécifique, c’est toujours une terrible expérience. Il y a une nouvelle secrétaire, mais elle n’est pas plus fine que celle d’avant. Elle n’avait aucune idée de quoi je parlais, ni pourquoi j’appelais. Elle a fini par me dire que mon rendez-vous avec Kathy était annulé. Je n’ai pas réussi à avoir d’explication, ni à savoir quand je pourrais retourner la voir.

Tout ça à fait sauter mon volcan intérieur, le gros drame en dedans de moi. Je me suis sentie abandonnée, que je ne valais rien et la machine s’est mise à tourner de plein choses terribles. Les idées suicidaires sont revenues de plein fouet, j’ai tout planifié dans quelques secondes, j’allais sauter en bas du point sur mon heure de dîner, aussi simple que ça. Fidèle à moi-même, je l’ai dit à Cécile… et fidèle à elle-même, elle ne pouvait pas me laisser faire sans agir…

Elle a téléphoné ma boss pour lui dire qu’elle allait téléphoner le 911 parce que je n’allais pas bien. Surprise, ma boss lui a dit que j’avais l’air bien… c’est ça le problème, le  TPL ça ne paraît pas vraiment. Si on ne me connaît pas super bien, on pense souvent que je vais bien. Elle a par contre dit à  Cécile qu’elle allait s’occuper de moi.

Biensûr, je ne savais rien de tout ça. Je l’ai deviné un peu plus tard, et j’ai vraiment fait mon possible pour ne pas me fâcher contre Cécile.

Je l’ai deviné parce que ma boss avait l’air bizarre même si elle n’a rien dit. Elle est venue me voir pour m’inviter à luncher. Elle m’a raconté une histoire que ses plans de dîner venaient d’être annuler et que là elle n’avait rien à faire. Elle me demandait pourquoi moi j’étais encore au bureau. Je lui ai dit que mon rendez-vous à la clinique avait été annulé. Elle avait l’air de vraiment vouloir savoir pourquoi et quand j’allais y retourner. Au début, je ne voulais pas sortir avec elle, mais elle  insistait. Nous sommes allées chez Cedar Tree. Elle faisait comme si de rien n’était, me demandait mes plans pour l’été, me parlait de mes vacances. De retour au bureau, une fois de temps en temps dans l’après-midi, elle venait me voir à mon bureau juste pour voir si j’étais là. Ce n’est pas du tout son genre, normalement, elle reste dans son bureau. Tout ça a fini par me mettre la puce à l’oreille et comprendre que Cécile lui avait parlé.

J’ai vraiment honte de tout ça. J’ai peur de la suite, peur de finir par perdre mon emploi. Je ne suis pas du tout contente que mon bureau soit au courant de mes idées suicidaires, oui, elles sont vrai mais je n’aime pas que les gens soient au courant. Je ne savais pas trop quoi faire, alors j’ai écrit à ma boss vendredi pour m’excuser, lui dire merci de s’être occuper discrètement de moi ce midi. J’ai essayé de lui expliquer mon TPL, ce qui se passe quand je suis en crise. Je lui ai aussi promis de retourner en thérapie, d’essayer aussi que ça n’affecte pas mon travail. Elle m’a répondu hier en fin d’après-midi pour me dire qu’elle serait heureuse d’en apprendre plus sur le TPL, et de ne pas m’inquiéter que je faisais un bon travail au bureau. Ça m’a rassuré un peu… mais j’ai toujours très honte de moi.

Hier soir, je l’ai vu. C’était le mariage d’une de mes collègues. Ça bien été, on a passé une belle soirée. Ma boss m’apprenait même des pas de danse.